Comment gérer son stress avec des probiotiques ?

Les probiotiques : le secret pour bien gérer son stress

Définis par l’Organisation mondiale de la santé comme des « micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantité suffisante, apportent un bénéfice pour la santé de l’hôte »¹, les probiotiques sont désormais largement étudiés et leur rôle positif sur l’organisme a été prouvé à multiples reprises. Quels sont les liens entre l’intestin et le cerveau ? Que sont les probiotiques et les psychobiotiques ? Nous répondons à ces questions afin de vous aider à mieux gérer votre stress et vous présentons des études concrètes afin de mieux appréhender l’impact des psychobiotiques sur le système nerveux central.

Quels sont les liens entre l’intestin et le cerveau ?

Désormais reconnues par de nombreuses études, les interactions entre le système nerveux central (SNC) et l’intestin représentent ce que l’on nomme l’axe intestin-cerveau. Partie intégrante de cet axe, le microbiote intestinal joue un rôle majeur dans la communication entre ces deux parties du corps.

La raison ? C’est à cet endroit que sont produits ou régulés de nombreux médiateurs tels que les neurotransmetteurs. S’ils contrôlent des fonctions intestinales (nutritionnelles ou immunitaires, entre autres), ces neurotransmetteurs modifient également l’activité cérébrale. C’est ainsi que l’on nomme l’intestin « le deuxième cerveau »².

Tout savoir sur les probiotiques

Elles sont présentes à hauteur de plus d’un kilogramme dans nos intestins : les bactéries sont des micro-organismes vivants. Elles vivent naturellement dans le corps humain, ou elles contribuent notamment au système immunitaire. Au sein de notre système digestif, elles forment ce qu’on appelle le microbiote intestinal. Elles y jouent un rôle majeur, puisqu’elles contribuent aux fonctions intestinales. Ce faisant, elles jouent un rôle dans les fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques.

Pour être efficaces, les probiotiques doivent posséder différentes propriétés telles que :

• Être en vie au moment de l’ingestion
• Être ingérées en quantité suffisante pour produire un effet. Cette quantité varie selon l’espèce et la souche probiotique.
• Le fait que le microorganisme ingéré doive conférer un bénéfice à l’hôte qui l’ingère.

Que sont les psychobiotiques ?

Les psychobiotiques sont définis comme étant des probiotiques qui procurent des bienfaits sur la santé mentale en agissant via le microbiote intestinal.

Diverses études et tests comportementaux ont permis de démontrer que certaines de ces souches probiotiques, utilisées seules ou en association, étaient capables d’avoir un impact sur les réactions liées au stress, l’anxiété, la dépression, les fonctions cognitives, et plus globalement le comportement⁴.

Une étude qui montre le rôle joué par les psychobiotiques

Une étude clinique a permis de déterminer que la souche Bifidobacterium longum 1714 pouvait constituer un psychobiotique ayant des effets bénéfiques sur les comportements liés au stress et les performances cognitives.⁵

Dans cette étude, 22 volontaires de sexe masculin en bonne santé et âgés d’entre 18 et 40 ans, ont pris quotidiennement pendant 4 semaines une capsule contenant la souche probiotique Bifidobacterium longum 1714 puis une capsule contenant un placebo pendant quatre semaines supplémentaires.

Après quatre semaines de supplémentation avec des probiotiques ou avec le placebo, les chercheurs ont évalué le stress aigu (cortisol et auto-évaluation de l’anxiété). Ils ont également testé la performance cognitive et l’activité neurologique. En réponse à un stress aigu, la supplémentation de psychobiotiques a conduit à une diminution de la production de cortisol, l’hormone du stress, ainsi qu’à une atténuation de l’anxiété.

Rôle des psychobiotiques sur les fonctions cognitives

Dans le cas de stress ou d’anxiété, l’action des probiotiques est multiple :

• Une amélioration de la synthèse de certains neurotransmetteurs ;
• Une amélioration des dysfonctionnements intestinaux et une baisse de la sensation d’inconfort mental ;
• Une amélioration d'intégrité et de la survie des neurones ;
• Une amélioration de la gestion du stress ;
• Une réduction des manifestations liées au stress⁶.

Particulièrement intéressante, la souche Bifidobacterium longum 1714 a fait l’objet de plusieurs études qui ont montré ses effets :

• Une réduction de l’augmentation du cortisol salivaire en réponse à un stress aigu ;
• Une réduction de l’augmentation de l’anxiété suite à un stress aigu ;
• Une réduction du stress global quotidien⁷.

Sources :

1. Hill C, Guarner F, Reid G, Gibson GR, Merenstein DJ, Pot B, et al. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2014 ; 11(August 2014) : 506–14. - https://www.nature.com/articles/nrgastro.2014.66)
2. Chapitre 49 : « Les systemes nerveux ». In: Pearson, ed. Biologie de Campbell. 11eme Edition: Pearson France; 2020:1194-1198.
3. Jungersen, Mikkel et al. “The Science behind the Probiotic Strain Bifidobacterium animalis subsp. lactis BB-12(®).” Microorganisms vol. 2,2 92-110. 28 Mar. 2014, - https://www.mdpi.com/2076-2607/2/2/92
4. Del Toro-Barbosa M, Hurtado-Romero A, Garcia-Amezquita LE, Garcia-Cayuela T. « Psychobiotics:Mechanisms of Action, Evaluation Methods and Effectiveness in Applications with Food Products ». Nutrients. 2020;12(12). doi : 10.3390/nu12123896. - https://www.mdpi.com/2072-6643/12/12/3896
5. Allen, A. P., Hutch, W., Borre, Y. E., Kennedy, P. J., Temko, A., Boylan, G., ... & Clarke, G. (2016). Bifidobacterium longum 1714 as a translational psychobiotic: modulation of stress, electrophysiology and neurocognition in healthy volunteers. Translational psychiatry, 6(11), e939-e939.
6. Thangaleela, Subramanian et al. « Role of Probiotics and Diet in the Management of Neurological Diseases and Mood States: A Review. » Microorganisms vol. 10,11 2268. 15 Nov. 2022, doi:10.3390/microorganisms10112268. - https://www.mdpi.com/2076-2607/10/11/2268
7. Allen, AP et al. « Bifidobacterium longum 1714TM as a translational psychobiotic: modulation of stress, electrophysiology and neurocognition in healthy volunteers. » Translational psychiatry vol. 6,11 e939. 1 Nov. 2016, doi : 10.1038/tp.2016.191. - https://www.nature.com/articles/tp2016191